jeudi 3 novembre 2011

L'Atelier de Recherche et Création Objet de Pensée

Le mémoire est soutenu devant une partie des membres du jury avant la présentation du travail plastique, pour l'obtention du DNSEP ayant grade de Master.
Il prend la forme (inspirée des ouvrages de l'éditeur Boabooks) d'un bloc-notes, structure ouverte qui permet une approche expérimentale et novatrice – et de rendre visible une pensée en train de se construire. Doté d'un cd (à la manière de la collection Zagzig aux éditions Dis Voir), il est constitué de deux parties, sur le travail de l'étudiant et sur un sujet qui lui est lié, constituées chacune d'un texte (cinq pages sur le travail / dix pages minimum sur le sujet), de reproductions, d'un sommaire, d'une riche bibliographie (qui comprend des monographies d'artistes et des ouvrages théoriques et qui doit montrer une ouverture à différents champs), d'annexes (dont nécessairement un entretien avec un artiste) et de résumés en français et en anglais.
Le mémoire est conçu comme un prolongement du travail (et un outil à son service) : c'est un objet de pensée. C'est aussi l'occasion d'une initiation à la Recherche et d'une ouverture vers l'écrit et le livre. Son contenu et le déroulement des recherches théoriques sont suivis par L. Encrevé. Sa forme (mise en page, choix de typographie, des visuels et de leurs formats et ajout d'écrits manuscrits), qui est aussi un discours, fait l'objet de l'attention de D. De Beir. La forme sonore, suivie par J. Karaïndros, est une création à part entière, qui fait écho au travail.
Les textes, écrits de la place de l'étudiant (celle d'un(e) – futur(e) – jeune artiste), sont à la fois personnels et théoriques et peuvent prendre des formes très variées - avec deux exemples en tête, Mot à mot de Daniel Buren (Paris, Centre Pompidou, 2002) et L'Entretien de Guillaume Leblon et Thomas Boutoux (Paris, Paraguay Press, 2007). Il s'agit dans la première partie d'être à la fois au plus près du travail (décrire les œuvres, actuelles et anciennes, leurs mises en espace, les procédés) et à distance (livrer le projet général, ses enjeux et thèmes, ses origines, l'inscrire dans un contexte plus large). Puis d'aller au-delà du travail en réfléchissant à un sujet qui lui est lié, qui constitue un premier pas dans la Recherche : il s'agit d'un sujet inédit, lié à l'Histoire de l'art, susceptible de nourrir les recherches plastiques présentes et à venir des étudiants qui livrent une réflexion personnelle et complexe témoignant d'un travail à partir de sources multiples, des livres aux œuvres et aux artistes.
Des rendez-vous collectifs (mensuels), avec en particulier un cours de méthodologie de la Recherche et des séminaires ("Artiste et discours", "Le livre d'artiste") en lien avec les ARC "Quant au livre" et "Plot HR", et individuels sont pris avec les étudiants. De nombreux outils sont mis à disposition en bibliothèque (mémoires des années 2009-2010 et 2010-2011, compilation d'entretiens et de textes d'artistes réunis par L. Encrevé, livres d'artistes sélectionnés par D. De Beir). Depuis plusieurs années, une réflexion est menée avec les étudiants sur ce qu'est un discours d'artistes : dans ce cadre ont été invités en 2009 et 2010 les artistes Gyan Panchal et Benoît-Marie Moriceau, en partenariat avec Le Spot (principe d'invitation qui sera poursuivi en 2011-2012 par un partenariat avec le Plot HR), puis en 2011 l'artiste Isabelle Le Minh, pour son œuvre This is the Artist, et Marion Daniel, docteure en littérature française, avec une intervention sur ses recherches sur la pensée visuelle. Sont intervenus également en 2010-2011 pour travailler avec les étudiants sur la forme de leurs mémoires le graphiste Gilles Acézat (ESADHaR/Le Havre), le directeur-fondateur de la collection ZagZig Frank Smith et l'artiste Vincent Côme que les étudiants retrouveront en 2012.